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Rue Michel Servet

Peu de gens connaissent aujourd’hui le nom de Michel Servet (1511-1533), moins encore son histoire et sa fin.

Espagnol et plus précisément aragonais, médecin et théologien, comme on pouvait l’être à l’époque, Servet fut sa vie durant, un errant. Il n’eut de cesse d’être poursuivi par l’inquisition et toutes les autorités profanes et religieuses de l’époque. Son crime ? Penser autrement en remettant en cause certains dogmes de la chrétienté telle la Trinité, niant la divinité de Jésus, mais aussi, surtout, aspirer à restaurer l’église primitive en sa simplicité évangélique.

En somme, comme le dit son biographe Pierre Domeyne, Servet est coupable « d’avoir choisi une autre voie (n’est-ce pas le sens originel du mot grec qui a donné hérésie ?).. » et d’avoir été « un homme qui s’obstina dans la quête de sa propre vérité. Au risque de n’être pas compris. Au risque de se perdre ».

Servet a suivi sa route, animé par ce qu’il appelait le zèle de la vérité dont la recherche n’est possible que par l’exercice systématique du doute.

Au bout de sa route, il y avait le dogme et l’intolérance en l’occurrence, celui de la Cité de Genève et de Calvin, le protestant, tout aussi féroce et intransigeant que le catholique, et il fut brûlé vif comme hérétique à 42 ans.

A l’heure où la théologie exterminatrice selon l’expression de Georges Haldas, armée de ses oukases, ses anathèmes et ses fatwas se dresse contre la liberté de pensée, nous avons choisi d’habiter Rue Michel Servet.

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